seuils
sur les cendres de la volonté émergence le corps occulte
brèche sternale rousse descente vers le domaine de Perséphone
premier portail arche d'ébène elle remet au gardien les perles qui ornent ses lobes pubères bracelets d'argent collier d'or
second portail la forge d'Héphaïstos consume jupe de soie corsage en lin mais surtout le voile tissé des douces mains de Déméter
au seuil du ventre de la terre crânes de Yaga aux orbites enflammées
immobile elle écoute le chant de la moelle des ancêtres
embrasure de crépuscule au gardien de l'ombre elle offre son masque de bois gangue du cambium de l'enfance
il exige tout arrache les peurs figées sur sa peau fauche les lambeaux de camouflage femmes à l'odeur de musc dont elle cherche l'approbation dans la forêt identitaire
nue seule brisée aveugle aux confins du territoire archaïque elle traverse la passerelle de corde niché entre le cœur et la fleur
étreinte charnelle de la vierge et la douairière
la fille accouche la mère
gueule ouverte figé par l'aquilon des désirs
immensité blanche séchée par le froid des regrets
le consort la nourrit de pêches mûries sur l'arbre de la reconnaissance nectar de sagesse du ciel de la terre repue elle s'endort
jusqu'à la poussée de sève elle émerge des profondeurs sans Déméter pour la tirer ni Hadès la retenir
une planche à la fois elle construit le pont qui la mène à l'été
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